Si j’ai été victime ou suis victime, que puis-je faire ?
En parler
- Mais pas à n’importe qui : il faut se respecter et en parler à une personne qui respectera votre blessure et le caractère sensible de ce passé douloureux et qui ne vous jugera pas.
- A des personnes spécialisées comme des associations d’aide aux victimes : SOS Inceste & violences sexuelles, Innocence en danger, Enfance et partage, Le monde à travers un regard, Mémoire traumatique et victimologie, La voix de l’enfant, Paris Aide aux victimes.
- A des associations d’entraide aux victimes avec des personnes qui ont vécu des choses similaires, comme Face à l’inceste (ex AIVI) et Revis Hérault.
- A un professionnel de la santé, un psy idéalement qui sera capable d’écouter, de ne pas remettre en doute votre témoignage (voir ici des psys sélectionnés par PepPsy, sensibilisés à l’inceste et formés à une thérapie du trauma).
- S’en parler à soi-même, tenir un journal, si tout cela paraît trop difficile. Prendre des notes quand il y a des flashs, des cauchemars, des intrusions. Cela permet déjà d’intégrer le fait que c’est fini, et prépare le jour où vous vous sentirez prêt à raconter votre vécu traumatique à quelqu’un.
En cas de situation d’urgence
- 119 Allô enfance en danger ou Jeunes Violences Ecoute (Ligne téléphonique ouverte 24h/24, 7 jours/7, appel anonyme et gratuit)
- 116 006 – France Victimes : Ligne téléphonique ouverte de 9h à 19h, 7j/7, appel gratuit.
- 0 800 05 1234 Stop maltraitance – Numéro vert, Maltraitance et abus sexuels : 24h/24
- 114 – SMS : Appel d’urgence pour sourds et malentendants
Se renseigner au niveau juridique
- Savoir ce qui est possible (en cas de volonté de porter plainte ou non) notamment afin de vous protéger et de protéger d’éventuelles autres victimes au 116006, numéro d’aide aux victimes.
Recevoir une aide psychologique
Même s’il est tentant d’essayer de mettre le couvercle sur le traumatisme passé, de ne pas se souvenir, de ne pas sentir, de faire comme si ça ne m’était pas arrivé à moi, cette stratégie est très coûteuse pour le système nerveux. Ce coût est souvent sous-estimé, et il n’est pas évident de voir le lien entre les deux : maux de dos, de tête par exemple et traumatisme du passé.
Passer par le corps va aider le système nerveux à s’apaiser. Les thérapies verbales peuvent fonctionner mais risquent de réactiver la mémoire traumatique. Il est possible par exemple de faire :
- Groupe d’escrime, psychodrame, méditation par le théâtre
- De nombreuses thérapies spécialisées existent aujourd’hui pour traiter le trauma comme l’EMDR, l’ICV, la Somatic Experiencing, l’hypnose, le brainspotting, l’IFS et la thérapie sensori-motrice (plus d’informations sur ces thérapies dans cet article). Elles vont toutes viser à donner cette information au corps et au système nerveux que ces épisodes terribles du passé sont terminés. Elles vont aider le système nerveux à ne plus réagir face aux déclencheurs de la vie quotidienne (situation avec la proximité sexuelle, ressemblance avec l’agresseur, bruit ou odeur qui pourrait rappeler les agressions).
Si un enfant est victime autour de moi, que faire ?
- Etre à son écoute en lui donnant un espace de parole sans pour autant le brusquer ni poser trop de questions qui pourraient altérer son témoignage et le rendre moins crédible auprès de la justice.
- Le rassurer en lui faisant bien comprendre qu’il n’est PAS responsable et que désormais vous allez tout faire pour l’aider et le protéger.
- Appeler, en tant que témoin :
- 119 Allô enfance en danger (Ligne téléphonique ouverte 24h/24, 7 jours/7, appel anonyme et gratuit)
- 116 006 France Victimes : Ligne téléphonique ouverte de 9h à 19h, 7j/7, appel gratuit ou le +33 (0)1 80 52 33 76, à tarification normale