Le traumatisme transgénérationnel

Le traumatisme transgénérationnel, qu’est-ce que c’est ? 

Ce concept renvoie à l’idée qu’un traumatisme non traité peut être transmis de génération en génération. C’est-à-dire que l’on va retrouver chez une personne des séquelles post-traumatiques dans le corps provenant d’évènements que la personne n’a pas elle-même vécus. Cela vous paraît fou ? Et pourtant…  

C’est dans la période de l’après-guerre que le psychiatre canadien Vivian M. Rakoff s’est aperçu que les enfants et les petits-enfants des survivants de l’Holocauste étaient surreprésentés de 300% dans les consultations psychiatriques. Depuis, les études de cas et autres expériences se sont accumulées et on comprend désormais qu’un traumatisme transgénérationnel est transmis lorsqu’un traumatisme n’a pas été correctement soigné. 

Comment savoir si on a hérité d’un traumatisme ? 

Certaines difficultés de votre vie sont-elles inexplicables par les expériences que vous avez-vous-mêmes traversées ? Pour essayer de mieux comprendre ce qu’il se passe et d’où vos douleurs émotionnelles viennent, vous pouvez d’abord créer un génogramme familial. Grosso modo, cela consiste à établir un arbre généalogique et distinguer les différents types de relations (défaut d’empathie là où il devrait y avoir du soutien ou au contraire, émotions débordantes) pour tenter de détecter les traces de traumatisme en mettant en avant les évènements majeurs et potentiellement destructeurs du passé. Pour faciliter cette tâche, vous pouvez également établir une liste des vulnérabilités particulières de votre famille, comme les conflits ou les maladies particulièrement fréquentes. Sur le plan biologique, prêtez attention à votre gestion du stress. Etes-vous une personne dont le niveau de stress s’accorde de manière harmonieuse avec ce qui se passe ?  Ces signaux physiologiques peuvent peut-être vous donner un indice sur des réactions héritées.

Mais comment un traumatisme peut-il être transmis de génération en génération ? 

Comment une personne née 40 ans après la fin de la guerre peut-elle encore porter les blessures d’évènements terribles qu’elle n’a pas elle-même vécus ? Plusieurs explications peuvent nous aider à élucider ce mystère. 

  1. Les gènes 

Premièrement, certaines études ont indiqué que les traumatismes peuvent provoquer une altération des gènes. Cela voudrait dire qu’un survivant de l’Holocauste dont les gènes auraient changé pendant sa capture pourrait donc les transmettre à sa progéniture, les prédisposant ainsi à une plus grande vulnérabilité face aux facteurs de stress de la vie.  

  1. Les neurones miroirs 

Les neurones miroirs, dont nous parle d’ailleurs Hélène Dellucci dans sa conférence lors du sommet « Soigner ses blessures », ont pour fonction de transmettre les états du corps. Il est donc théorisé que les enfants peuvent être “contaminés” sensoriellement et émotionnellement par les comportements de leurs parents ou grands-parents. 

Est-ce qu’on est foutu si on porte un traumatisme transgénérationnel ? 

Non !!! Tout le monde hérite de choses bonnes et moins bonnes. En premier lieu, il est important d’accepter son héritage tel qu’il est. N’oubliez pas qu’il y a une fonction positive à cette transmission de traumatisme, il s’agit d’un message de vos ancêtres. Dans un deuxième temps, identifiez comment cette transmission familiale peut être handicapante et provoquer la répétition de certains schémas de conflits ou difficultés. Pour contrer ces tendances, un travail d’apaisement du système nerveux est recommandé puisque nous savons qu’il est possible de transformer la réactivité de notre organisme au stress pour l’adapter à notre environnement. Certaines méthodes comme l’EMDR sont d’ailleurs particulièrement efficaces.  D’autres techniques, à pratiquer tout seul chez soi sont disponibles ici et ici 🙂

 

Prendre rendez-vous avec un de nos psychologues spécialisés dans le transgénérationnel